Quand on se lance en éthologie, on se rend compte qu'on est très pataud avec son corps! On n'a pas toujours conscience de nos petits gestes et mouvements. Souvent, on recule, on piétine sans s'en rendre compte, mais le cheval, lui, a bien perçu notre petit pas en arrière quand il en faisait un petit en avant!
Il y a aussi la tension que l'on met dans notre corps et dont nous ne sommes que très rarement conscients. C'est seulement lorsque nous relâchons cette tension que nous nous rendons compte qu'elle était présente. Je m'en suis rendue compte en conduisant ma voiture! Au feu rouge, j'avais l'habitude de maintenir ma main droite sur le volant, donc bras droit tendu, et de tenir le levier de vitesse de la main gauche. Un jour, au lieu de me tenir dans cette position, j'ai tout lâché et posé mes mains sur mes cuisses. C'est incroyable la différence! Déjà, au niveau du corps, j'ai senti que le simple fait d'avoir le bras tendu générait une tension (pourtant, "tendu" ça veut bien dire ce que cela veut dire et c'est donc normalement une évidence!). Cette tension du bras, je ne la sentais pas; j'ai en revanche senti la différence quand mon bras s'est détendu. Et cette perte de tension au niveau du corps s'est traduite aussi dans mon esprit: au lieu de me sentir dans l'attente de voir le feu passer au vert et d'être dans l'idée de démarrer, j'étais simplement là, dans l'instant, dans le présent, sans me projeter dans la suite de la conduite. Depuis cette petite expérience, je veille à tenir cette position chaque fois que je suis à un feu rouge! Et je crois que c'est une petite chose simple qui aide à nous rendre plus naturellement calme et serein.
ZEN ATTITUDE!
Ce test peut se trouver aussi lorsque l'on est avec son cheval. Lorsqu'on lui accorde une pause parce qu'il a bien répondu à une demande, il faut veiller à ne faire passer aucune tension dans notre corps car la sensibilité du cheval lui permet de la capter. Ainsi, quand on se met en position "pause", je crois qu'il faut faire attention à la tenue de ses bras. Souvent, on tient un objet (stick, longe, licol) et du coup, on reste le bras plié pour tenir l'objet: d'où une tension dans le bras! Je veille toujours à laisser aller mes bras le long du corps pour éliminer cette tension, en faisant attention à ce que le stick soit dirigé vers le sol (pour éviter une pression involontaire).
Ce sont là des petites choses, mais c'est en prenant garde aux petites choses que l'on parvient à trouver cette nouvelle nature que le cheval attend de nous.
Lorsque j'avais fait le stage avec Jean-François Pignon, il m'avait demandé de faire un crescendo par terre (crescendo= agir avec le stick de plus en plus fort). Je m'aperçus que plus j'allais fort, plus mes dents se serraient! C'était complètement involontaire mais cela reflète bien que nous ne sommes pas toujours conscients de la tension que nous mettons dans nos gestes. C'est sûrement ma nature humaine qui me faisait serrer les dents en augmentant la pression, la première étape est donc de s'en rendre compte, la seconde étant de la corriger: l'idéal étant de pouvoir monter un crescendo sans une once d'agressivité mais en restant dans le même état d'esprit calme et neutre du début à la fin. C'est un apprentissage, un travail sur soi-même.
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