Introduction
« …Il est arrivé le jeudi 19 juin 2008.
« Il », c’est Oura. Prénommé Ouragan, je l’ai rebaptisé Oura pour un
nouveau nom pour une nouvelle vie. Dans ma tête, le nom « Oura » me
transporte dans les dunes du désert, arbore
toute sa fierté à travers son regard qui se porte au-delà du paysage,
au-delà de l’horizon. Ce même regard qui vous avoue toute la malice,
l’espièglerie, la sensibilité et l’intelligence de l’âme à laquelle il est
rattaché. Toute cette force de caractère qui se dévoile au travers de cette
étincelle brillant dans ses yeux,
l’étoile de l’orgueil, de la force, l’étoile d’un esprit libre. Oura, déjà
prince dans mon cœur. Oura pour lequel, chaque jour qui passe, chaque jour sans
exception, je me dis qu’il est le plus beau, qu’il est le cheval qu’il me
fallait avec la croyance que je suis la personne qui lui fallait aussi. Et
malgré ce coup de foudre qui persiste et même grandit, les choses ne sont pas
toujours faciles…Un cheval n’est pas un petit chien qui vous fait la fête dès
qu’il vous voit et qui vous rassure sur son attachement envers vous. Mais que
les jours sont beaux ! Un prince mérite qu’on lui pardonne sa fierté, même
lorsqu‘elle affiche un certain dédain, comme un mépris blessant. Je pardonne,
mais je ne le vis pas toujours bien et cela ne sert à rien de s’en cacher, au
contraire, il faut le reconnaître pour pouvoir trouver l’envie et le besoin de
vivre autre chose. Cet autre chose où règnerait la réciprocité : je suis
contente de te voir, tu es content de me voir ; je t’aime, tu
m’aimes ! Ce serait tellement mieux comme ça ! Alors comment y
arriver ? »
L’être humain et son fonctionnement
1/ l’homme et le fonctionnement mécanique
« Partant du principe que la communication entre
chevaux se fait prioritairement par un
langage corporel, nous avons à notre portée notre propre corps pour communiquer
avec lui, que ce soit dans le travail à pied ou le travail monté. Je crois
qu’il faut tout d’abord, avant de chercher à décrypter le langage équin,
prendre conscience de notre propre corps d’humain ! Nous l’utilisons
effectivement d’une façon continue et automatique, alors arrêtons-nous un
moment pour décortiquer ce qu’il se passe afin de pouvoir en prendre conscience,
car nous pourrons ainsi nous en servir plus justement et éviter aussi des
fautes de syntaxe dans nos conversations équestres ! »
2/ L’homme et le fonctionnement mental
« La
rigueur ne doit pas être dissociée de la clarté et consiste à avoir un objectif
précis, à en faire une demande claire et à rester exigeant quant à la qualité
de son exécution ; cela ne pourra s’obtenir sans les qualités de constance
de l’homme qui ne pourra pas attendre de son cheval qu’il soit plus exigent
qu’il ne l’est lui-même : le cheval demeurera à la hauteur de l’homme,
c’est à celui-ci d’en fixer le niveau ! Pour autant, l’exigence doit
rester dans les limites des compétences du cavalier et du cheval. »
3/ L’homme et le fonctionnement spirituel
« L’intuition
nous envoie aussi des messages que nous n’avons pas toujours envie de
capter ! Nous les traitons comme un courrier dont nous connaissons déjà le
déplaisant contenu : nous ne l’ouvrons pas mais nous le gardons à portée
de main car nous savons qu’un jour, il faudra bien ouvrir l’enveloppe !
C’est ainsi que si, avec votre cheval, il se trouve un exercice que vous n’avez
pas trop envie de travailler, c’est justement parce que vous savez que sur cet
exercice-là, vous allez rencontrer des problèmes ! Il correspond donc
exactement à l’exercice à aborder pour pouvoir corriger des signes démontrant
les failles de l’éducation. Mais cela nous oblige à nous heurter à la volonté
contraire de notre cheval et ainsi de nous confronter à nous-mêmes et à nos
propres faiblesses. Il faut du courage pour les reconnaître, et avant que votre
cheval ne vous y oblige, vous chercherez à tout prix à passer à
côté ! »
Le cheval, un être vivant
1/ L’instinct de survie
« Votre cheval vous connaît, sait qu’il a eu de bonnes
expériences avec vous, mais tant qu’il ne vous aura pas accordé une confiance
absolue, vous resterez un être qui est potentiellement « à
risques » ! Pour le comprendre et l’admettre, il faut vous imaginer
en face de lions : on aura beau vous dire qu’ils sont dressés,
inoffensifs, qu’ils sont habitués à l’homme depuis leur naissance, qu’ils n’ont
jamais fait de mal à une mouche et qu’en plus ils viennent de manger, je ne
suis pas sûre que vous serez l’esprit tranquille en vous trouvant à leurs côtés
et la peur ancestrale d’être mangé vous saisira. Vous comprenez maintenant
comme le cheval peut vous voir : un humain bien dressé, aux apparences
pacifiques et en plus bien nourri, mais…et c’est ce « mais » qu’il
faut réussir à bannir pour établir une relation vraie et saine, une relation
entière. Y parvenir signifie avoir
obtenu une confiance totale de votre cheval, car il doit mettre sa peur
instinctive de côté. C’est une démarche gigantesque ! »
2/ Un puits d’émotion
« Lorsqu’un
nouveau venu est intégré dans le troupeau, les autres cherchent à savoir qui il
est afin de connaître sa future place au sein du groupe. De la même façon, les
chevaux cherchent à savoir qui nous sommes, et ils le savent mieux que
nous ! Pour ceux qui veulent bien le détecter, ils mettent à jour le fond
de notre personnalité car à leur question « qui es-tu ? », la
réponse doit être simplement juste pour avoir de l’effet auprès du
cheval : c’est votre comportement qui lui répond et si vous voulez lui faire croire (et
peut-être à vous aussi) que vous êtes un être fort, seul le comportement d’un
être fort pourra lui affirmer. En revanche, si toute votre attitude marque le
doute, l’hésitation, le manque de conviction et d’assurance, votre réponse sera
« je suis quelqu’un qui n’est sûr de rien, je n’ai pas un caractère très
affirmé ». Dans ces conditions, pensez-vous que le cheval vous portera de
l’intérêt, de la confiance, du respect ? Une telle réponse vous place au
bas de la hiérarchie, alors que si vous marquez réellement votre autorité
naturelle, le cheval pourra espérer trouver en vous un être protecteur, en qui
il peut se fier et se confier. L’assurance et la protection appartiennent aux
qualités de l’étalon ; c’est faire un grand pas que d’inspirer cela à
votre cheval. »
3/ Les besoins du cheval
« L’étalon exprime sa forte personnalité par sa
capacité à prendre des décisions rapides et justes, salvatrices pour le groupe.
La survie par rapport aux dangers réclame un esprit vif, qui sait en un instant
mesurer la hauteur du risque et le besoin de fuir ou non. Cette capacité à
réagir rapidement, à prendre dans l’instant la décision de fuir ou non, rend
l’étalon digne de confiance car il garantit ainsi la sécurité de tout le
groupe. Un cheval qui hésiterait trop ou qui fuirait au moindre signe ne
pourrait correspondre aux besoins du troupeau qui doit pouvoir garantir sa
sécurité tout en économisant son énergie en évitant des cavalcades inutiles.
Cette qualité de réagir de façon rapide et juste, nous devons la retrouver chez
l’homme de cheval car elle est primordiale pour représenter un être référent au
milieu des chevaux. Elle signifie aussi une grande capacité d’adaptation à
chaque situation qui ne permet pas de douter de ses choix, mais qui oblige à
trancher rapidement, mais sans une aveugle précipitation, sur la position à
tenir. »
Recueil d’éthologues en herbe
1/ Présentation
« Lorsque j’ai pris contact avec les personnes que vous
allez rencontrer dans les pages suivantes, je leur ai dans un premier
temps demandé de remplir un
questionnaire afin de cerner leur état d’esprit, leur vision des choses sur la
communication homme-cheval au travers de leur progression d’éthologues en
herbe. Pour chaque participant, il est ressorti un point important dont la
personne elle-même n’avait pas forcément conscience : c’est un œil
extérieur qui reste totalement objectif et qui ne se concentre que sur les mots
utilisés, répétés parfois, qui peut détecter ces valeurs sans aucune autre
influence, puisqu’au départ, je ne connaissais pas ces personnes. J’ai voulu
montrer que ce point dominant de leur manière de penser et donc d’être, était
un point non négligeable dans les progrès réalisés avec leur cheval. Vous serez
peut-être surpris de l’évocation de ces valeurs dans un livre parlant de
rapport aux chevaux ! Mais ce rapport s’améliore d’autant que votre
personnalité s’enrichit : je cherche juste à vous montrer toutes les
richesses qui sont à portée de votre main et qui peuvent vous aider à devenir
un véritable compagnon pour votre cheval, un véritable homme (femme) de cheval.
Bien sûr, ces qualités ne sont pas les seules à devoir être développées, tout
ce qui grandit l’Homme est bénéfique dans son rapport au monde, aux autres et…
aux chevaux. »
2/ Les témoignages
1. Cathelyne
« La
selle, Flore l’adore ! C’est son confort ! Chaque fois que nous
terminions un exercice, je lui laissais son moment de pause auprès de la selle,
alors, elle est devenue signe de confort. J’ai fait la même chose avec un coin
de la carrière qui lui faisait peur mais seule Flore pourra dire ce qui
l’inquiétait ici! Pour la réconcilier avec ce coin, je lui accordais toutes ces
pauses à cet endroit, lui autorisant de brouter quelques touffes d’herbe du pré
mitoyen. Si elle se mettait à nouveau à bouger pour s’éloigner de ce lieu
terrifiant, alors je lui redonnais quelques exercices à accomplir pour qu’elle
bouge ses pieds sous ma demande : du coup, elle appréciait de ne plus
bouger et de faire une véritable pause dans ce coin qui perdit petit à petit de
son côté effrayant : la partie se gagna sans heurt et Flore ne cherche
plus à couper le virage pour fuir ce coin, c’est un mieux non négligeable pour
le travail ! »
2.
Sandy
« Pas
la peine de s’essayer à la liberté si on n’a pas le désengagement des
hanches ! me lance-t-elle en entrant dans le rond de longe avec
Guillou. C’est de cette manière qu’on le ramène à soi quand il se sauve. Cet
exercice doit être parfaitement acquis et à peine impose-t-on une pression sur
l’arrière-main qu’il doit tourner les hanches vers l’extérieur et se tourner
vers nous. C’est déjà un signe de respect de pousser ses hanches : un
cheval qui vous montre sa croupe est en train de vous dire qu’il ne vous
considère pas. Alors lui apprendre à nous faire face, c’est lui dire aussi de
nous respecter. Quand l’exercice est bien acquis, un simple regard tourné sur
l’arrière-main suffit à le faire réagir, mais quand il a vraiment envie de se
sauver, je marque plus le geste en inclinant le haut du corps et en avançant la
main, ou le stick, dans sa direction. En pivotant l’arrière-main, il se tourne
vers moi et s’arrête ; à moi aussi de rester immobile. »
3. Laura
« Dans ce cas-là, il faut maintenir la pression de
façon constante, même si le cheval lève ou baisse la tête. Au début, j’avais
tendance à lâcher la tête, la reprendre et redemander l’exercice : mais
c’est une erreur car cette façon de faire apprend seulement au cheval à trouver
du confort lorsqu'il bouge la tête et que je retire ma main ! Exactement
l’inverse de ce que l’on veut ; donc il faut rester vigilant au moindre
détail de ses actions car chacun a son importance dans l’esprit du cheval. Dans
ce cas, si je prends le chanfrein dans ma main et que le cheval remue la tête,
je dois accompagner son mouvement en gardant ma main en place et en maintenant
la pression jusqu'à ce qu’il accepte de céder et d’immobiliser sa tête. »
4. Sandrine
« La confiance que Victor a appris à accorder à
Sandrine lui permet de trouver la force de lutter contre ses frayeurs, de ne
plus fuir, de prendre le courage de venir renifler l’objet puis de le toucher.
C’est dans la confiance qu’il lui porte qu’il puise et façonne de la confiance
en lui-même. Il grandit, à son rythme, à celui que Sandrine lui laisse choisir
et cela semble efficace puisque Victor devient de moins en moins craintif, à
cause de la confiance qui grandit en lui, à cause de la confiance qui
s’installe un peu plus chaque jour entre Sandrine et lui, à cause aussi de sa
curiosité naturelle qui se laisse de moins en moins contrecarrer par sa peur de
l’inconnu. »
5. Caroline
« Identifier son cheval, c’est jouer sur le même
terrain que lui, c’est connaître l’individu tel qu’il est vraiment, pour
pouvoir s’en servir pour des progrès communs. Tout d’abord, pour une meilleure
approche afin que la manière d’aborder le cheval ne soit pas perçue comme
brutale, défiante, outrageante …Ensuite, pour affiner le travail avec lui
en ayant déterminé les points à traiter plus particulièrement et les points
essentiels à ne pas négliger sur un tel personnage. Certains, par exemple,
réclament constamment que nous leur rappelions les notions de respect, d’autres
seront en attente d’être rassuré, d’autres encore seront plus épanouis dans le
travail si nous savons leur laisser une part de liberté d’agir, de
responsabilité. »
6. Ferdinand
« A mes yeux, toute la richesse de Ferdinand se compte
dans sa simplicité, mais une simplicité preuve de grandeur…Il aime simplement
voir ses chevaux, les regarder, les contempler, les observer. Il aime se
laisser émouvoir par les petits bonheurs simples qu’ils lui procurent à travers
d’ordinaires scènes de la vie de groupe. Il prend soin d’eux, tout simplement,
sans que cela ne représente un travail ou une corvée à ses yeux, sans qu’ils
lui doivent quoi que ce soit en retour. Il reconnaît humblement sa réussite
d’avoir un groupe uni, solidaire qui ne laisse aucun retardataire lorsqu’il les
appelle. Il profite simplement de leur présence, il prend du plaisir à juste
les connaître, les deviner, à sourire de
leurs facéties, de leurs humeurs. La vie dans toute sa simplicité, comme un
retour à l’essentiel, comme la découverte de la Source…Et c’est pour cette
raison que j’ai tenu à relater le témoignage de Ferdinand, pour cette raison
simple qu’au-delà de toute technicité ou pratique éthologique, il y a d’abord
la relation vraie et profonde entre l’homme et le cheval. »
7. Fany
« L’insouciance
et la simplicité qu’ont les enfants les aident à approcher les chevaux sans
artifice, sans calcul, sans préjugé, sans souci du quotidien. C’est pour cette
raison qu’ils parviennent à établir des liens avec leurs chevaux, et lorsque
nous regardons les jeunes gens (souvent des adolescentes) dévoiler sur leur
blog toutes leurs prouesses avec leurs chevaux, nous n’y voyons que de la
complicité, du jeu, de l’amitié, du partage équitable, du plaisir réciproque.
Je crois que nous avons beaucoup à apprendre de cette approche saine et
innocente, dépourvue de stratégie, qui se nourrit juste de l’envie et de
l’amour, et qui nous montre combien il est possible de lier les êtres vivants
entre eux par la simple idée qu’ils appartiennent tous deux à la même Nature…
L’harmonie et l’unité entre un homme et son cheval serait donc simplement
naturelle… »
8. Jean-Pierre
« Lorsqu’il eut résolu la question de la dominance, il
chercha à gagner la confiance car ce sont les deux piliers d’une bonne
relation. Et il obtint d’elle qu’elle ne réagisse plus à aucune de ces
actions : il peut mettre son doigt dans sa bouche, ses naseaux, ses
oreilles, se pendre à son cou, faire claquer un fouet à côté d’elle, lui faire
traverser des fossés remplis d’eau et tant d’autres choses encore, sans que la
jeune pouliche ne marque aucun signe d’inquiétude : elle s’en remet
totalement à lui. Jean-Pierre déborde d’imagination pour trouver les thèmes à
explorer et il se tient à la discipline qu’il s’est ordonnée : pas une
journée sans séance, pas une séance sans se fixer un objectif, pas un objectif
sans résultat positif, pas de résultat satisfaisant tant que l’exercice n’est
pas acquis, pas d’acquis sans que cela ne puisse se répéter encore et encore
avec le même succès. »
9. Moi-même
« J’ai
souvent eu peur de changer les choses en pensant que je ne reconnaitrais plus
mon cheval avec tous ses côtés un peu fous que j’aime tant, qu’il risquait de
perdre son caractère farceur (qu’il utilise d’ailleurs à souhait pour me
déconcentrer), mais je pense maintenant qu’il y gagnera de trouver en face de
lui une personne sûre d’elle plutôt qu’envahit de doutes, car il se sentira
plus à l’aise en connaissant le statut de chacun. Une situation floue comme
elle existe aujourd’hui aurait plutôt tendance à perturber un cheval qui ne
connaît que le oui et le non, et pour lequel un peut-être ou un
quelquefois le placent dans une position
qui n’existe pas à l’état naturel. Si la clarté de nos rapports le tranquillise
émotionnellement, alors je crois qu’il ne peut rien perdre de sa verve, tout au
contraire, il recherchera encore plus de complicité dans un climat
respectueux, offrant la sécurité et
bannissant l’indifférence : c’est la voie à explorer pour exister à ses
yeux. »
Entre deux
« Je remercie encore toute l’équipe d’éthologues qui
m’a accompagnée et qui demeurent l’essence même de ce livre qui n’aurait jamais
pu voir le jour sans eux et leur généreuse participation. Continuons maintenant
notre voyage et permettons-nous quelques nouvelles étapes où nous allons cette
fois à la rencontre de professionnels qui ont accepté de nous dévoiler une part
de leur expérience et de leur savoir. »
Paroles de Pro
1. Estelle
« Je
reste persuadée qu’il faut se contenter de peu quand on tombe sur un blocage.
Un léger progrès, un petit signe de compréhension, un pas dans le bon sens suffisent
à cesser la demande ; ce n’est pas la peine de dégoûter son cheval ni de
s’user soi-même ! Le respect, c’est aussi cela : comprendre là où
c’est difficile pour lui mentalement et lui laisser la pause nécessaire, même
si cela correspond à une reprise le lendemain : il aura réfléchi d’ici là,
faîtes-lui confiance ! Mais, de notre côté, il faut réfléchir aussi à ce
qui a pêché dans notre façon de demander : peut-être n’avons-nous pas été
assez clair, peut-être faut-il chercher à demander autrement en décomposant
chaque phase de l’exercice et lui redonner confiance en lui en recommençant à
une étape qu’il connaît bien. Il ne faut pas hésiter à remettre en cause votre
façon de faire, même si elle a toujours fonctionné avec les autres
chevaux ! Chaque cheval est un individu avec un caractère propre et une
histoire personnelle, alors il ne faut pas tomber dans l’erreur de généraliser
la méthode mais bien de la personnaliser, même si le terme
« méthode » fait penser à une application globale : elle l’est
dans ses grandes lignes mais c’est à vous d’en écrire les petites ! »
2. Stéphane
« Une pause,
c’est l’arrêt total de toute demande de la part de l’homme jusqu’à obtenir du
cheval une pleine décontraction. Il faut premièrement lui laisser le temps de reconnaître l’état
d’arrêt d’une quelconque demande pour qu’il puisse se détendre, se dire
« c’est bon, c’est fini !? ». Et puis, on reconnaît s’il se
décontracte lorsque son encolure est à l’horizontale ou mieux baissée, mais si
la tête de votre cheval est plus haute de dix centimètres que son garrot, c’est
signe qu’il n’est pas décontracté. Il faut donc lui laisser encore du
temps : il ne faut jamais être pressé avec les chevaux mais toujours
prendre le temps qu’il faut : en consacrer quand il faut, c’est en gagner
pour la suite !
Un cheval
qui se détend, c’est aussi un cheval qui se remet à respirer ! Parfois,
vous l’entendez souffler comme un grand « ouf » après un moment de
tension : c’est très important de le laisser souffler et de reprendre tous
ses esprits avant d’exercer une autre pression physique et / ou mentale. Et
puis, bien sûr, il y a le cheval qui mâchouille et qui marque ainsi que
l’exercice est digéré, qu’il n’en est plus sous pression. Le cheval est un peu
fainéant de nature et sa plus belle récompense est de le laisser tranquille, au
moins un moment, et cela évite aussi la montée en stress avec laquelle toute
décontraction mentale et donc physique devient impossible. »
3. Caroline
« Après
Ticou, c’est le tour de Maestro que Caroline travaille depuis sept ans, son
premier cheval alors forcément son chouchou, celui qui lui donne les plus
grandes émotions, celui avec lequel elle se sent devenir centaure lorsqu’elle
le monte sans filet, ni même une cordelette : la liberté, la plus grande
joie équestre, une sensation immense, poignante, la vérité d’être libre, un
moment magique…Caroline en parle des étoiles dans les yeux, et comme on la
comprend ! N’est-ce pas notre rêve à tous de pouvoir ainsi trouver l’union
parfaite, l’osmose avec son cheval ? Un peu de cran, une confiance énorme
l’un dans l’autre et beaucoup de travail préparatoire, voilà comment on peut en
arriver là ! Et si cela doit être extraordinaire à vivre, c’est au moins
aussi magique à regarder. Qu’il est simplement beau ce petit galop cadencé !
Il me fait vibrer à son rythme doux, sous l’impulsion parfaite de Maestro…Cet
engagement des postérieurs, cette avant-main libérée…Ce petit cheval blanc
est-il prêt à se laisser pousser des ailes pour conduire sa maîtresse vers le
ciel ? »
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