A cause de tous les soucis actuels, je n'ai pas pu remonter mon Nounou, sauf une petite fois en décembre. J'ai profité des vacances de Noël pour le remonter 4 ou 5 fois et voir un peu où il en était. Je l'ai trouvé mieux alors j'ai travaillé gentiment, sans insister du côté droit où il semblait moins à l'aise qu'à l'habitude pour s'incurver et s'engager. On s'est aussi offert une petite balade de pépère sur route uniquement et seulement au pas et au trot, histoire de lui changer un peu les idées et de mesurer son niveau d'inquiétude à l'extérieur. Mais les prés trop détrempés ne nous ont pas permis de galoper pour constater s'il avait toujours autant envie de m'éjecter! De toutes façons, je n'avais pas trop envie d'insister de ce côté-là; je voulais déjà sentir où il en était. Je pense de plus en plus que sa vue n'est plus aussi bonne et que ça lui fait perdre confiance. Je pense aussi que s'il voulait tant me virer, c'était sûrement à cause d'une douleur et on va donc attendre la visite de l'ostéo avant de récidiver! Sagesse oblige!
Là, c'était l'été! Mais, ça c'était avant...
Je me suis donc fait plaisir avec quelques petites séances à cru au manège. J'ai constaté que sa bouche était plus dure, mais cela peut être une conséquence indirecte d'une douleur ailleurs: pour éviter d'engager un membre, il peut résister dans sa bouche pour éviter de descendre la tête, monter son dos et s'engager derrière. Alors, j'ai alterné les séances entre du travail rênes longues et encolure libre et du travail demandant une descente de tête. J'ai privilégié une allure à chaque séance et je me suis autant régalé dans celle majoritairement au pas que celle au galop.
C'est fou tout ce qu'on peut travailler en restant au pas, notamment tous les engagements des postérieurs sous la masse par l'action de la jambe isolée. Tête au mûr, épaule en dedans, appuyer: on n'est pas des pros mais on travaille et on progresse gentiment!
Je me suis aussi amusée à réguler l'allure du pas uniquement par la position de mon corps passant d'un pas très lent à un pas plus rapide: c'est la même chose en fait que lorsqu'on y joue à pied. C'est en pensant de la même façon à faire peser son pas pour marcher tout doucement qu'on gère aussi le mouvement à cheval.
Et, depuis quelques temps, j'ai très envie de chercher le rassembler: hanches basses et bien engagées sous la masse et avant-main relevée, libérant ainsi le mouvement des épaules. Je m'y suis donc attelée en douceur, récompensant à la première foulée ainsi réalisée en repassant au pas: c'est la meilleure récompense pour mon Nounou! Et c'est de cette façon qu'il comprend tout de suite que c'est bien ça que je voulais. Le rassembler est assez difficile à obtenir et à garder car il nécessite des efforts de la part du cheval, surtout, si comme le mien, il n'est pas régulièrement travaillé: c'est pour cela que j'y suis allée mollo et que je me suis contentée de peu à chaque séance (une foulée à chaque main à la 1ère séance; deux à la 2e et j'en ai effectué 4 ou 5 à la dernière, rênes longues: en fait, une foulée de plus à chaque séance et un contact de la bouche allant en s'allégeant). Mais quelle sensation! C'est formidable!
Et, surtout, j'ai compris une chose! Une chose que j'avais sûrement déjà lue, une chose que je m'étais sûrement déjà dite mais qui faisait aujourd'hui TILT! Lorsque j'étais au galop, je devais aider mon Nounou à trouver cette position de rassembler. Je ne devais pas me contenter d'essayer de ne pas le gêner, mais je devais l'aider et pour cela j'avais juste mon corps: comme pour le pas très lent où je vivais la demande comme si j'étais moi-même en train de marcher tout doucement, pour le galop rassemblé, je vécus cette demande comme si moi-même j'essayais de poser toute ma force dans mon bassin pour faire monter sa puissance et sa capacité à me porter. C'est un concept très difficile à expliquer! Et j'espère que vous m'aurez au moins à peu près comprise! en tous cas, je crois que tout est question de concentration: concentration à 200% à chaque instant! Je crois que c'est cela qu'il nous manque si fréquemment avec les chevaux: la concentration, la capacité à être entièrement là où on est et à faire pleinement ce que l'on est en train de faire.
Bref, ce jour-là, ce que j'ai compris, c'est qu'il ne fallait pas suivre son cheval mais lui demander de nous suivre! Et pour qu'il ait envie de nous suivre, il faut que tout notre corps et notre puissance de pensée (concentration et volonté) lui expliquent ce qu'on attend de lui.
NE PAS SUIVRE SON CHEVAL MAIS FAIRE POUR QU'IL NOUS SUIVE
Voilà ce qui a fait Tilt ce jour-là et j'espère que cela restera imprégné en moi car c'est une vérité extraordinaire à vivre! Sentir que son cheval nous suit dans notre galop! Etre au galop avec les jambes de son cheval....
Merci mon Nounou de m'avoir permis de saisir cela et de vivre ces brefs instants de plénitude!
Du travail physique pour toi
Du travail mental pour moi
Mais je crois qu'on était content tous les deux de ces moments! ♥